« La nuit artificielle »

Tag: Lars von Trier

L’Heure de la sortie, de Sébastien Marnier

[Bloc-notes]

6 + 1

Le précédent film de Sébastien Marnier, Irréprochable, avait été l’un des plus beaux, des mieux écrits et des mieux mis en scène de 2016. Le scénario de celui-ci patine tout le milieu du film, la dramaturgie se reposant sur l’exploitation de la possible paranoïa du personnage principal sans pour autant faire avancer l’intrigue. On est dans Take Shelter (J.Nichols, 2011) mais Pierre Hoffman (Laurent Lafitte) n’a pas assez à perdre ou ne se met pas assez en danger pour que les péripéties de sa relation aux 6 élèves surdoués (vol d’ordinateur, espionnage, découverte de fichiers vidéos cachés) soient jamais très prenantes. C’est peut-être qu’à vouloir échapper aux enjeux attendus de ce type de films (le prof mis à pied pour immixtion dans l’intimité de ses élèves, l’élève maître-chanteur, le conflit entre profs sur le traitement à réserver aux élèves, etc.) le film oublie que Lafitte aussi est en danger.

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These Final Hours, de Zak Hilditch

67e Festival de Cannes — lundi 19 mai 2014

These Final Hours de Zak Hilditch. Quinzaine des réalisateurs – Théâtre Croisette J.W. Marriott – 22h

These final hours 2

Le film n’est pas seulement raté : il est indigent et indigeste, ce qui jette un soupçon sur la façon dont sont sélectionnés les films de la Quinzaine des réalisateurs. Il n’y a pas l’once d’une invention, ni visuelle ni narrative. On a, en revanche, droit à tous les pires clichés, exploités sans aucune subtilité.

L’histoire est d’une bêtise sans nom : soit un homme qui plutôt que rester avec sa bien aimée (la brune) pour ses dernières heures décide de prendre la route pour gagner une fête géante où il espère se ravitailler en drogue et où se trouve sa maîtresse (la blonde). Une fois arrivé à destination, il réalise — après que sa maîtresse lui a fait une fellation tout de même — qu’il ne l’aime pas vraiment et préfère sa copine brune : il fait donc demi-tour pour revenir au point de départ.
Ce chemin est rendu plus distrayant par la présence d’une petite fille perdue qu’il récupère in extremis alors qu’elle venait de se faire enlever et qu’il doit ramener à ses parents pour qu’elle puisse mourir auprès d’eux. Lire la suite »

Loin de son absence, de Keren Yedaya

67e Festival de Cannes – Jeudi 15 mai 2014

Loin de son absence de Keren Yedaya. Un Certain regard – Salle Debussy – 22h

Loin de son absence

A la différence de ce qu’ont pu faire récemment Lars Von Trier ou Steve McQueen, on ne peut jamais prendre Keren Yedaya en défaut de « pornographisation » de la violence. Ce qu’elle montre est très brutal (l’inceste institutionnalisé entre un père et sa fille de 22 ans), impensable, et un certain nombre de plans sont insoutenables : des scènes se scarification, d’absorption frénétique de nourriture et de vomissement. Mais l’insoutenable vient de l’objet filmé, rarement de la manière dont il est filmé, souvent pudique. Si l’une des séquences de scarification est filmée en gros plan, la place qu’elle occupe dans l’économie du film n’a rien de complaisant (McQueen : Twelve years a slave), ou de jouissive (Lars Von Trier : Nymphomaniac). Lire la suite »

Mon âme par toi guérie, de François Dupeyron, Blue Jasmine, de Woody Allen & Nymphomaniac, vol.1, de Lars von Trier

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MON ÂME PAR TOI GUERIE d’abord. Lire la suite »